Lundi 17 juillet :
Gazientep.
Laura a retrouvé la forme et la joie de vivre.
Nous arrivons à la gare à 13 h après une nuit très mouvementée dans un wagon-lit ; chambre de deux avec couchettes et lavabo mais quel plaisir !
Quel plaisir de traverser ces étendues de terre désertiques, ces maisons bâties au milieu de nulle part tout en restant affalé dans sa cabine.
Dehors, les 45°C nous assoment.
Taxi jusqu'au centre ville puis hôtel de fortune avec 4 lits simples, miettes faisant office de moquette, douche à la bassine, toilettes turcs et odeur de vieux mélangée à celle d'urine ; on appelle ça vivre à l'ancienne.
Mardi 18 juillet :
Nous partons sillonner les ruelles de la ville très tôt pour éviter le cagnard de l'après-midi.
Nous obtenons des informations supplémentaires et très intéressantes au sujet du Sumac, cette épice violette et acide.
Vers midi, pose déjeuner avec du Köfte, viande d'agneau hachée et relevée aux herbes et cuite sur des piques en fer au barbecue.
Servie avec du pain turc, des aubergines et des tomates, c'est un vrai délice.
Une chose accroche notre attention : le zirh. Il s'agit d'une grande machette qui remplace un hachoir et qui permet à la viande de garder sa tendresse.
Mercredi 19 juillet :
Le Baklava, en voilà un produit intéressant.
Pâtisserie craquante à base de poudre de pistache, nous décidons de percer le secret.
Avec étonnement, nous sommes accueillis les bras ouverts dans un laboratoire spécialisé ; l'air ambiant étant de 60°C.
Nous suivons la fabrication en direct ainsi que la technique d'exécution ;
Pour nous, c'est une révélation et déjà les idées fusent.
Le soir, tamtam et violon autour d'un barbecue avec des amis Kurdes ; les chants ancestrales Arabes et Ottomans nous portent au pays des "milles et une nuits".
Jeudi 20 juillet :
Nous filons pour Hatay, aussi connu sous le nom d'Antakya, à
30 km de la Syrie.
Marchands ambulants, musiques orientales, kebabs, pastèques, çay, mosquées, prières, épices, rues poubelles, maisons inachevées poussière et pauvreté.
Ce sont toutes ces choses que nous avons connu en Turquie et que nous retrouvons rassembler ici.
Je ne saurais expliquer pourquoi mais nous nous y plaisons et certes, ce n'est pas le B.A.B mais il y fait bon vivre.
A noter : premier poulet rôti avec en plus du riz et des frites ; quel festin.
Vendredi 21 juillet :
Nous visionnons l'élaboration du Kadaïf aussi connu en France mais sec.
Le blinis turc possède, quand à lui, une texture intéressante ; il est utilisé comme confiserie : farci, frit et confit au sirop.
Il est vrai que ce n'est pas très léger et voir même écoeurant mais c'est un produit à retravailler.
Samedi 22 juillet :
01h00, "passeports please".
Nous sommes réveillés par la police. Ceux-ci procèdent à un banal contrôle de papier et repartent sans faire d'histoire. Mais après renseignement, nous savons qu'ils recherchaient des réfugiés Syriens et Libanais suite à la situation désespérée au Liban.
Et dire que nous étions à deux doigts, ou plutôt à quelques semaines, de nous jeter dans la gueule du loup.
Dimanche 23 juillet :
Le "Menengiç", poivre vert bleuté et le "Urfa biber" soit du paprika noir nous paraissent comme de l'or.
14 h, il est déjà l'heure de partir direction Erzurum pour nous rapprocher de la frontière Iranienne.
Nous tombons en panne sur l'autoroute quelques temps après ; il fallait bien que cela nous arrive un jour.
Une heure d'attente et c'est reparti jusqu'au petit matin.
Lundi 24 juillet :
Nous débarquons à Erzurum avec quatre heures de sommeil pour les plus chanceux ; des zombis auraient pitié de nous.
Aucunes trouvailles à signaler.
Mardi 25 juillet :
La dernière étape en Turquie est Dogubayazit, petite ville au pied du mont Ararat.
Nous sommes à 15 km du poste frontière.
Le paysage nous paralyse ; désert montagneux à roche rouge, cité en ruine taillée dans la pierre, le tout dominé par un géant de 5110 mètres .
Nous passons la nuit au camping dans les hauteurs.
Mercredi 26 juillet :
Welcome to the Islamic Republic of Iran.
Ça y est, nous voilà maintenant en Perse, cette région si mystérieuse et si méconnue où les contes de Shéhérazade bercent encore les plus jeunes et où les esturgeons de la Mer Caspienne se battent encore pour exister.
Pantalons pour les hommes et port du voile pour les femmes, en effet, ce sont des choses à ne pas oublier.
A la frontière, quelques questions sur le passeport et sur les longs cheveux de William, deux tampons et c'est parti.
300 km en taxi jusqu'à Tabriz où nous recevons un accueil plus qu' incroyable et tellement inattendu de la part des habitants.
Puis vient la procédure habituelle : hôtel et repérage des lieux.
Jeudi 27 juillet :
Au matin, nous rencontrons Nasser, un iranien francophone qui tient l'office du tourisme de la ville ;Tabriz s'ouvra alors à nous.
Quelle gentillesse !
A midi, repas traditionnel avec le Dizi, le râgout iranien ; délicieux.
Pour suivre, après-midi bazar : grenade et citron séché, griottes assaisonnées au sel, confiture de rose et feta iranienne ; pour nous, la meilleure de toute.
Vendredi 28 juillet :
Jour férié, c'est notre Dimanche à nous.
Nasser nous invite à prendre le petit- déjeuner au Elgoli Park, le lieu préféré des Iraniens.
Les jus de fruits glacés et mixés coulent à flot ; banane, mangue, melon, ananas, des parfums idéaux.
21 h.
Nous partons pour Rasht, capitale de la pêche sur la mer Caspienne.
Le bus est rempli, l'arrivée est prévue pour 8h, quel désespoir !!!
10 km de route à 40 km/h et le car stoppa net. Oups !!
Juste une petite courroie à changer, nous poussons le bus au démarrage et c'est reparti mais pour combien de temps ; In$allah.
Samedi 29 juillet :
Quelle nuit ! Nous arrivons complètement lessiver.
La crasse nous enveloppe ; une douche à l' hôtel et une bonne sieste nous font le plus grand bien.
Petit tour dans les rues de Rasht où nous découvrons la fabrication du Rashte, taloa à base de purée de légume et du Kshta, crêpe iranienne.
Plus tard, rendez-vous au marché de nuit où poissons séchés et fumés se mélangent aux légumes et fruits colorés ; l'effervescence est là.
Dimanche 30 juillet :
En route pour Anzali, ville portuaire de la Caspienne où nous espèrons rencontrer des pêcheurs d'esturgeons.
Hélas, le temps est à la pluie et le port est fermé.
Nous verrons cela demain.
Lundi 31 juillet :
A peine arrivé sur les lieux, nous apprenons que la coopérative de la pêche à l'esturgeon nous est fermé ; deux raisons à cela : la saison de pêche s'est terminée il y a un mois et les entrepots veulent rester à l'abri des regards.
Le bilan de cette approche de trois jours sur la mer Caspienne est très décevant ; encore trop d'illusion.
Mais voilà que Téhéran nous appelle alors en piste ; nous arrivons en fin de soirée et déjà les pensées sont au travail.
A suivre...
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